Le 20 mai dernier, lors du CSE, les élus CFDT de La Mondiale ont rendu leur avis sur le projet de création d’une filiale de réassurance interne porté par le Groupe AG2R LA MONDIALE. Si cette initiative s’inscrit dans une démarche de sécurisation prudentielle et de renforcement de la solidarité interne, plusieurs déséquilibres et insuffisances constatés ont conduit la CFDT à formuler un avis défavorable.
La CFDT reconnaît les effets positifs attendus en matière de solvabilité, notamment pour AG2R Prévoyance, dont le ratio passerait de 103 % à 232 %. Le projet repose sur une organisation cohérente, avec La Mondiale en acteur central (73 % du financement et responsabilité opérationnelle).
La gouvernance proposée inclut les trois entités fondatrices, avec des mécanismes de codécision sur les orientations stratégiques (double majorité La Mondiale / AG2R Prévoyance). La désignation du directeur général de la SGAM à la tête de la nouvelle structure favorise une continuité avec les principes de solidarité du Groupe.
Des déséquilibres qui soulèvent des réserves majeures :
Malgré les bénéfices attendus, les élus CFDT identifient plusieurs points de fragilité :
- Une gouvernance à reconsidérer :
La Mondiale détiendrait 60 % du capital et 4 sièges sur 6 au conseil d’administration. Ce déséquilibre de représentation pourrait limiter la prise en compte des intérêts de l’ensemble des entités fondatrices. La CFDT insiste sur la nécessité d’un pilotage partagé et équilibré.
- Des risques répartis de manière inégale :
En cas de crise, les simulations montrent que La Mondiale supporterait une part importante du risque prévoyance. Même si cela peut s’expliquer par son engagement financier, ces transferts doivent être encadrés dans une logique solidaire, afin d’éviter tout désengagement implicite ou tension future entre entités.
- Un périmètre de couverture incomplet :
La CFDT regrette que les risques liés à Domitys soient exclus et que Via Santé ne soit pas intégrée dans le périmètre. Cela nuit à la cohérence d’ensemble du dispositif et à sa capacité à mutualiser efficacement les risques au niveau du Groupe.
- Une exigence de transparence renforcée :
Le suivi du projet devra s’appuyer sur un accès continu aux documents de référence (traités de réassurance, pacte d’actionnaires, scénarios de crise) et sur un dialogue constant avec l’ACPR. Le rôle du CSE dans le contrôle et le suivi du dispositif doit être pleinement garanti.
Même si la CFDT reconnaît la solidité technique et les objectifs stratégiques du projet, elle émet un avis défavorable. Les déséquilibres de gouvernance, les répartitions de charge en cas de crise et l’exclusion de certaines entités freinent son adhésion.
La CFDT appelle à une révision du schéma de gouvernance, à une meilleure intégration des entités concernées et à une transparence totale dans la conduite du projet.
Voici, l’avis complet :