Ce vendredi 27 juin, une grève a été déclenchée par les salariés de la Société Générale, à l’appel des syndicats CFDT, CGT et CFTC.
En cause : la décision unilatérale de la direction de limiter le télétravail à un seul jour par semaine, contre deux ou trois actuellement. Cette annonce, brutale, a été transmise par un simple mail du directeur général, Slawomir Krupa.
Cette mesure n’est pas anodine : elle ressemble à s’y méprendre à une stratégie indirecte de réduction des effectifs.
Nos camarades de la CFDT témoignent : « On nous dit que ce sera un jour maximum de télétravail, et les fonctions support, peut-être zéro. Tout le monde pense la même chose : c’est un plan social déguisé. » Une affirmation qui fait écho à un climat plus large de restructurations dans le secteur bancaire, où les plans sociaux sont souvent coûteux, longs et exposés médiatiquement.
Face à cette décision, les salariés ont prévu de poursuivre leur mobilisation avec une opération « Tous sur site » le jeudi 3 juillet.
Objectif : démontrer que les locaux ne sont tout simplement pas dimensionnés pour accueillir l’ensemble des effectifs en présentiel, et que le télétravail n’est pas seulement un confort, mais une nécessité organisationnelle.
Si cette décision ne concerne pas directement notre Groupe, elle doit néanmoins nous interpeller collectivement. La remise en cause du télétravail peut devenir un levier de pression sociale dans certaines entreprises, notamment lorsqu’il s’agit de pousser certains salariés à partir sans recourir à un plan de départ formel.
Aujourd’hui, dans notre Groupe, le télétravail reste bien ancré dans nos pratiques, en cohérence avec le développement du flex office. Ce modèle d’organisation suppose que tous les postes ne soient pas occupés en même temps, rendant même matériellement difficile un retour massif à 100 % sur site. C’est aussi ce qui rend un recul du télétravail techniquement incohérent… Mais pas impossible si les décisions stratégiques devaient changer brutalement.
Par ailleurs, nous constatons d’ores et déjà que dans certains services, deux jours de présence obligatoire sur site sont imposés, réduisant de fait la souplesse attendue dans l’organisation du télétravail. Cette contrainte oblige certains collègues à réorganiser leur vie personnelle : garde d’enfants, trajets domicile-travail, activités familiales… Rappelons pourtant que l’un des principes fondateurs du télétravail, c’est justement de favoriser la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle, sans nuire à la performance.
Nous exprimons toute notre solidarité avec les collègues de la Société Générale mobilisés pour défendre un équilibre de vie rendu possible par le télétravail. Leur combat nous rappelle à quel point les acquis sociaux peuvent être remis en cause du jour au lendemain, sans concertation ni prise en compte des impacts humains.
Nous devons rester vigilants. Le télétravail n’est pas un privilège : c’est une organisation du travail, qui a fait ses preuves, et qui participe pleinement de notre attractivité, de notre efficacité, et de notre qualité de vie au travail.
